Etre speaker à Devoxx France
J’ai eu la chance de donner deux talks à Devoxx France cette année (2019). Voici un petit retour d’expérience sur comment j’en suis arrivé là, et comment s’est passé cette expérience.
Étape 1 : les CFPs
Lorsque la saison des CFPs arrive, comme chaque année, reviens le questionnement « Est-ce que j’oserais y répondre ? », « Qu’est-ce que je pourrais bien proposer ? », « Suis-je légitime pour parler de ça ? ». En un moi : OUI ! Chacun peut apporter quelque chose à quelqu’un, donc que vous soyez débutant ou expert sur un sujet, qu’il soit technique ou plus général, si vous avez une idée qui pourrait intéresser des gens, lancez-vous ! Il y aura toujours quelqu’un de plus légitime que vous à vos yeux !
Certaines conférences prennent beaucoup de sujet (plus 300 talks à Devoxx France), et ont des salles plus ou moins grandes ,et des formats de talks très différents (des quickies de 15mn au université de 3h). Si vous avez peur, commencez par des quickies ou des tools in action, qui sont plus abordable et moins sollicité par les orateurs que les formats conférence. C’est ce que j’ai fait 😉
J’ai donc proposé des talks à pas mal de conférences française, principalement des petites conférences régionales de type Devfest (il y en a certainement près de chez vous), et à Devoxx France, sans trop y croire …
Dans les CFP, on vous demande souvent vos expériences, quand vous n’avez jamais fait de conférence (ce qui était mon cas), donnez vos expériences sur les meetup locaux (si vous n’avez pas encore parlé dans un meetup local, dépêchez-vous 😉 ), cela vous donne plus de chance, surtout pour les conférences organisées par les organisateurs de ces même meetup.
Étape 2 : les résultats du CFP
Bien sur, c’est décevant de recevoir des refus, ne pas être pris à un CFP ne veut rien dire de la qualité de votre proposition, surtout si c’est une de vos première fois, certaines conférences ont énormément de propositions aux CFP, et pas forcément beaucoup de talks (il y a environ 30 talks au Devfest Lille qui est déjà un gros Devfest !). De plus elles doivent panacher leur programmation pour répondre aux attentes de tout le monde. Si vous avez proposé un sujet sur LE framework très prisé du moment, ils on peut-être eu 10 propositions sur ce sujet, et choisit une autre.
J’ai donc essuyé de nombreux refus, c’est frustrant, mais c’est la vie. Ce qui m’as le moins plu, c’est que certaines conférences publient des speakers sélectionnés avant la fin des CFP ! Pour en avoir discuté avec un organisateur, c’est pour faire venir les gens à la conférence, amener des sponsors, … Ce sont ce que j’appellerais les Top Speaker, on ne peut pas luter avec eux, et donc, il y a parfois beaucoup moins de slots disponible dans une conférence que ce que l’on croirait (surtout dans une conférence locale qui n’a déjà pas beaucoup de slots).
J’ai donc vu toutes mes propositions aux conférences locales refusées, partout en France … Puis mon talk sur Arthas a été accepté à Devoxx France, et mon talk sur le machine learning mis en backup !
Je n’en croyais pas mes yeux, être admis à Devoxx France serait plus facile qu’au Devfest Lille ?
Et oui ! Plus de talks, plus de sujets, et surtout certains professionnels des conférences (qu’on les nomme devrel, évangéliste ou autre) font la tournée de toutes les conférences de France, donc quand on enlève les top speaker et les pro avec lesquels il est difficile de luter, il ne reste plus que quelques places dans les conférences régionales. De plus, avoir choisit un sujet original a dût m’aider, personne n’a proposé le même, et Devoxx France ayant une programmation éclectique, c’est plus facile pour eux de prendre des talks sur des sujets originaux.
Quand on compare Devoxx BE (je n’ai pas retrouvé les nombres pour DevoxxFR) et le Devfest Lille on a 725 talks soumis à Devoxx BE pour plus de 200 slots, et 419 soumis au Devefest Lille pour 30 slots … les chiffres parlent d’eux même 🙂
Donc un conseil : osez répondre au CFP de Devoxx France, et proposez des sujets originaux.
Étape 3 : la préparation du talk
Bon, maintenant, il faut se retrousser les manches, Devoxx France m’attend ! Comme c’est un tools in action, je prévois une toute petite présentation pour planter le décor, et une longue session de démo en ligne de commande. Je prépare donc une petite application de démo, et les étapes que je montrerais. Comme c’est principalement des lignes de commandes à taper, je les répète plusieurs fois pour être sur de l’enchaînement, et les notes dans un fichier que j’ouvrirais dans mon téléphone pour pouvoir les consulter sans quitter mon écran principal.
Je répète plusieurs fois, dont une fois devant mes collègues qui me donnent des retours très positif, ça y est, je suis prêt 🙂
Une semaine avant Devoxx France, on me propose de donner aussi mon talk en backup qui est prêt … Mais je ne l’ai pas donné depuis un an ! Après un peu de stress pour savoir si je serais capable de le donner, aller, je me lance, c’est OK ! Me voici donc parti pour donner deux talks à Devoxx France ! Comme je ne suis pas super sûr de moi sur le second je prévois de prendre les 15mn du quickies pour ne pas avoir de question 🙂
Étape 4 : Devoxx France en tant que speaker
Comme le ticket d’entré est offert pour les speaker, et que Zenika me paye normalement pour aller à la conférence en tant que speaker (ainsi que les frais), j’en profite pour faire les trois jours. Et bien m’en fait, car comme il y a beaucoup moins de monde le Mercredi, ça permet de faire tranquillement le tour des stands avant la cohue des deux derniers jours.
Arriver en tant que speakers n’est pas différent qu’arriver en tant qu’auditeur, Devoxx France ne fait quasiment aucune distinction entre un speaker et un auditeur standard, et je trouve ça bien, nous ne sommes pas des VIP. Bien sûr il y a quand même quelques petits avantages : accès à une petite salle pour se mettre au calme (toute petite salle avec quelques chaises et tables mais rien d’autre), repas des speakers (auquel hélas je n’ai pu assister), et un petit cadeau de bienvenu : des chocolats de pâques délicieux 🙂
Avant le talk, pour que le stresse ne monte pas trop, je me suis occupé : conférence, papotage, … Pas de répétition sur les lieux pour ne pas trop y penser.
Étape 5 : la talk
Ça y est, l’heure du talk arrive, comme je dois me présenter 15mn à l’avance j’arrive 30 avant pour mon talk sur Arthas. Après coup je n’aurais pas dû arriver autant à l’avance car l’attente fait monter le stress, et 15 minutes sont largement suffisantes pour s’installer, lancer les démos, faire les dernières vérifications, …
Arrivé dans la salle, un membre de l’organisation Devoxx France est là pour m’accueillir et s’occuper de l’organisation (principalement lancer le décompte du temps …). Très sympa et très calme, ça fait retomber en partie le stress. Un technicien est aussi là pour m’équiper en micro et s’occuper de la captation vidéo : « il ne faut pas trop bouger » … ça ne va pas être facile.
Petit stress de dernière minute, ma sortie HDMI n’affiche rien! Encore heureux que j’avais mon adaptateur VGA !
3 … 2 … 1 … GO ! Après quelques hésitations lors de la présentation, dès que j’ai commencé à faire la démo, lancé sur les rails de ce que j’avais préparé, le stress s’évanouit et tout se passe bien. Si la présentation vous intéresse c’est ici : Arthas – Alibaba Java Diagnostic Tool
Deux jours plus tard, rebelote, c’est au tour de mon quickies sur le machine learning, beaucoup moins de monde dans la salle, 15 minutes de présentation répétée plusieurs fois avant, organisation toujours aussi fluide et cette fois-ci ma sortie HDMI qui fonctionne sans soucis 😉 Et c’est par ici pour le revoir : Mes premiers pas en deeplearning avec Keras
Pour conclure
Être speaker n’est pas si compliqué que ça : il faut oser, se préparer (meetup locaux), répéter (répéter, répéter), se rassurer (planifier, préparer un synopsis) et se lancer ! Je pense que l’originalité du sujet que personne d’autre n’avait proposé m’a grandement aidé à être sélectionné à Devoxx France.
Cette expérience fut enrichissante en bien de point, et je remercie l’organisation de Devoxx France pour ce bel événement et l’opportunité qu’elle m’a offerte. Je remercie aussi Zenika pour m’avoir permis de le faire et mes collègues pour leurs soutiens et leurs feedback.